Un nouveau travail

Publié le 2 Septembre 2011

Sur ce blog, je parle en général de mon travail d'auteur, de mes histoires, et très peu de ma vie privée. Néanmoins, parfois, les deux sont liés. Durant dix-sept ans par exemple, jusqu'au printemps dernier, j'ai été journaliste au "Maine Libre", un quotidien régional du groupe Ouest France. J'ai adoré ce métier, et j'ai eu la chance de bosser pour un excellent journal, proche des gens et exigeant à la fois.

J'aimais aller sur le terrain, rencontrer ces gens de tout milieu, de tout âge, découvrir les coulisses de notre société, et profiter de rencontres souvent inoubliables. J'ai essayé de ne pas simplement rapporter ce qui n'allait pas, mais aussi de donner la parole à ceux qui, dans l'ombre, sans tapage, font avancer les choses, si modestes soient-elles. Ce ne sont ni des élites ni des stars mais ils forment le vrai monde, la vraie humanité, loin des mirages des hautes sphères. Chômeurs, gendarmes, pompiers, bénévoles, élus, industriels, agriculteurs, manifestants, profs, gamins, artistes, immigrés, anciens combattants, malades, vieux, sportifs, soignants, croyants, créateurs, militants, amoureux, oubliés, tous étaient importants, tous ont laissé un peu de leurs passions, de leurs colères, de leurs actes et de leurs mots en moi. Il est clair que ce travail, et l'écriture quotidienne qu'il impliquait, ont façonné ma manière de voir le monde, donc d'imaginer mes histoires, mes personnages, mes dialogues.

Cependant, cette activité était devenue incompatible avec mon travail d'auteur. Profitant d'une opportunité, j'ai changé de métier. Je suis désormais chargé d'animation à mi-temps dans une     bibliothèque, qui se transformera prochainement en médiathèque. Mon but, c'est de donner envie aux gens, notamment aux jeunes, de lire encore plus, de prendre plaisir à ouvrir un bouquin, à basculer dans une bonne histoire - comme le font tous ces gens que je rencontre lors de mes interventions, ou sur des salons du livre. La lecture, on ne le dira jamais assez, c'est un trousseau de clés qui permet d'ouvrir bien des portes, dont celle, si précieuse, de la liberté.

J'ai toujours pensé qu'un auteur, pour être pertinent, devait garder les pieds ancrés dans la réalité, dans le vrai monde. L'écrivain de salon qui s'apitoie sur sa petite personne puisqu'il s'est coupé du monde, ce n'est pas mon truc. C'est du gâchis. J'admire Hemingway, St Ex, Kessel, Steinbeck, Hugo et bien d'autres, plus actuels, qui ont vécu ou vivent au contact des gens et des événements qui les entourent, qui ne restent pas en permanence enfermés dans leur tour d'ivoire. Mes auteurs favoris n'ont jamais eu peur de s'encrasser les mains.

Je dois reconnaître que je n'aurais pu changer d'activité si la ville de La Ferté-Bernard, où je demeure, n'avait décidé de miser gros sur le développement culturel, et plus particulièrement la lecture. Si mon expérience d'auteur peut être utile à la communauté, j'en suis ravi. Une belle médiathèque va sortir de terre et je serai dedans, avec toute l'équipe qui m'a chaleureusement accueilli.

Ce qui ne m'empêchera pas d'écrire, bien au contraire.

A très bientôt, sur un salon, dans une rue... ou dans une médiathèque!

vue mediatheque

Rédigé par blog llb

Publié dans #Divers

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